Dernière autorisation de fonctionnement : 4/01/2017 pour 15 ans
Droit pris en charge : Orientation vers un Institut médicoéducatif (IME)
Prestation pris en charge : Ressources et soins médicotechniques, Activités d’accompagnement, de réadaptation ou éducatives.
Activités pré professionnelles
Equipements
Personnel de soins
Personnel éducatif et social
Prises en charge de soins
Prises en charge spécialisées
Services
Depuis l’origine, l’association et l’institution entretiennent des relations régulières avec les « gens du pays » en participant notamment aux activités de la vie locale (forum des associations), en organisant diverses manifestations (journée d’étude, fêtes annuelles, célébrations d’anniversaire de l’institution et de l’association, comptes-rendus d’activités dans la presse locale etc… En ces diverses occasions, les acteurs des « Enfants au Pays » continuent à promouvoir la philosophie et les valeurs de l’association.
Tous les 3 ans, depuis 1994, la municipalité met à la disposition de l’association, la salle des fêtes pour lui permettre de tenir sa journée d’étude. La septième journée d’étude a eu lieu le 23 novembre 2013. Il est de tradition à cette occasion que le maire du village ouvre cette journée par son discours inaugural. Il rappelle en la circonstance que si Poligné est connu en Ille-et-Vilaine et au-delà, c’est en grande partie, grâce à l’existence de la Maison des Enfants au Pays.
Par Francis Le Port, Médecin psychiatre de l’établissement.
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Qu’est-ce que l’accueil ? Qui accueille qui ou quoi ? Pour quoi ? Comment ?
Questions essentielles, que l’on oublie souvent avec la routine de nos réponses.
Pour Mr Larousse, l’accueil est la manière de recevoir quelqu’un ou quelque chose.
Ici à Poligné, nous avons à recevoir, à accueillir.
C’est notre travail, on ne le fait pas pour s’amuser ou par bonté d’âme, on est missionné et payé pour le faire, on reçoit des enfants, des jeunes gens, qui pour diverses raisons, n’ont pas trouvé place ailleurs, place tenable tout au moins.
Et avec eux, avec ces jeunes, nous avons à accueillir certaines choses.
De quelle façon ? Nous y reviendrons.
Accueillir c’est donc recevoir, mais c’est sans doute un peu plus que recevoir. Car ce ne sont pas des choses que nous recevons, ce sont des humains, des êtres vivants, et pas n’importe lesquels, d’êtres vivants : ceux qui sont doués de cette étrange faculté de la parole, ceux qui sont munis de ce drôle d’outil qu’est le langage. Alors nous les accueillons, pas seulement avec nos mains, avec nos corps, mais aussi avec nos paroles.
Ce faisant, c’est déjà l’être parlant que nous convoquons.
Et il ne répond pas toujours présent, loin de là.
Car ceux que nous accueillons ont toujours été beaucoup parlés, mais pas toujours beaucoup parlants.
Pourquoi les accueillons-nous ? Et bien parce que c’est notre travail, parce qu’il faut bien que quelqu’un les accueille, pour leur prodiguer éducation, enseignement et soins de toutes sortes.
Et on pourrait s’arrêter là. C’est sans doute ce que font certains…
Seulement les jeunes que l’on reçoit ne se laissent pas facilement éduquer, enseigner ou soigner. C’est même souvent ce qui a causé leur éviction d’autres établissements.
Car ils objectent. Ils objectent souvent radicalement, parfois volontairement, mais le plus souvent involontairement, par ce qu’on appelle leur symptômes.
A quoi objectent-ils ? Globalement à toutes les volontés de mise en ordre, de mise en coupe réglée…
Alors que faire ? On ne les accueille pas pour les accueillir. Il y a cette mission triple, éduquer, enseigner, soigner, qui vise grosso modo à les conduire vers un avenir plus normé, plus autonome…
Et cette mission, par leurs symptômes, ils nous empêchent de l’accomplir.
On pourrait presque leur en vouloir…
Alors quel accueil faire à ces jeunes objecteurs, à leurs symptômes, à ce qu’ils amènent avec eux de souffrance, d’angoisse, de jouissance, de violence, mais aussi de joie, d’enthousiasme, de désir ?
Et que vise-t-on par notre accueil ?
Quelques pistes, à la volée :
Dire non, dire que non à la jouissance ? Refuser de l’accueillir ? Est-ce que ça s’accueille ? Et puis la jouissance de qui au fait ?
Quel accueil réserver au symptôme ? L’éradication ? L’élucidation ?
Qu’est-ce qu’accueillir le sujet ? Le parlêtre, celui qui est par la parole ? Accueillir aussi le refus d’être par la parole ?
L’accueil est-il un acte ?
Sur cette question, j’aime bien la définition que propose Jean Oury de l’acte psychiatrique : (de mémoire donc peu fiable) : instituer pour le sujet un espace qui soit l’espace de son acte, qui rende possible son acte.
Faisons maintenant accueil à nos échanges.